Et le paysage? Et le climat? (4/6)
L'automne est une époque fantastique pour voyager...on nous l'avait dit, nous le confirmons!
Nous avons commencé la marche le 10 octobre.
Pendant quelques jours, nous avons suivi une grande rivière, sous un ciel
totalement dégagé, comme ce sera la cas la plupart du temps...Il ne fait pas
très froid. Nous marchons avec polaire et softshell, et devons nous arrêter
souvent pour enlever ou remettre une couche. Une température un peu
intermédiaire! Nous n'avons pas de thermomètre malheureusement. La nuit, nous
dormons bien dans nos sacs de couchage grand froid, nous n'avons pas besoin de
multiplier les couches même s'il ne fait pas chaud.
Puis, nous quittons la rivière et, pendant une quinzaine de jours, nous traversons une région ou alternent grandes surfaces arides et lacs salés, plus ou moins beaux. Il n'y a pas encore de neige, et parfois les paysages nous semblent un peu monotones! Nous suivons souvent des poteaux électriques entre les villages. C'est un repère très utile pour les locaux aussi! Nous rencontrerons quelques yourtes dans les collines, mais très peu le long des lacs salés, même aux sources et aux quelques endroits herbacés. Le temps s'est un peu refroidi et le vent est arrivé. Quelle horreur! Que c'est fatiguant de marcher une journée entière avec le vent de coté, qui ne désemplit pas et ne laisse aucun répit! Il neigeote une journée, mais cela ne tient pas. Grande émotion pour nous quand même!
Alors que nous suivons depuis quelques jours un lac salé très
ennuyeux car désert, et que nous manquons d'herbe, et d'eau claire pour nous et
le cheval, nous décidons de piquer vers les montagnes plus au nord, elles nous
attirent. En une journée, le paysage change du tout au tout, et nous faisons
nos premiers pas entre des montagnes de plus de 3000m, et dans la neige. Elle
ne nous quittera plus, à notre grande joie...À partir de ce jour, nous nous
régalons vraiment.
Très rapidement, le froid arrive...une première vague qui
nous surprend un peu une nuit, puis petit a petit. Nous ne nous arrêtons plus
pour enlever des couches la journée, et devons enfiler notre doudoune
systématiquement a chaque arrêt. Nous portons notre bonnet 24/24h (même la
nuit, oui!) et devons ajouter la dheel en guise de couverture sous nos sacs de
couchage grand froid, ainsi qu'utiliser nos sacs a viande en soie, qui
rajoutent quelques degrés la nuit.
Nous traversons
des paysages à en couper le souffle. Les nombreux cols que nous passons nous
offrent de nouvelles perspectives très attirantes, et les vallées que nous
traversons sont décorées de troupeaux gigantesques, c’est superbe !
Malheureusement, dans ces contrées, nous rencontrons peu de yourtes. Nous
voyons les camps d’hiver, perchés dans la montagne, mais ils sont trop loin de
la route pour nous, piétons. Nous plantons donc la tente.
Ces régions
montagneuses ne sont pas beaucoup par les locaux qui pourtant se déplacent
beaucoup. Et souvent, nous serons obliges de tracer dans la neige les pistes
pourtant marquées sur la carte…accompagne de moments de doutes quand aux
directions ! Mais nous ne nous perdons qu’une seule fois.
C’est a partir
de cet instant que notre marche devient assez engagée (fin octobre) : pas de yourtes,
peu de traces et le climat qui se refroidi nettement. L’hiver s’installe
vraiment, et les températures ne dépassent pas -5 degrés, même le jour. Tout
notre attirail est gelé le matin, nous avons même peine à garder de l’eau
liquide dans le thermos que nous avons eu la bonne idée d’acheter. Lors des
bivouacs, a peine installes nous sommes déjà dans nos sacs de couchage, avec
toutes les couches possibles. Mais nous trouvons les bons gestes et ne
souffrons pas du froid (sauf le dernier jour !). Tous les matins sont
différents, soit des jours blancs (on ne voit pas a 30 mètres), soit un ciel
parfaitement dégage et des panoramas splendides depuis la tente. Nous nous
régalons !
Il nous est arrive aussi deux fois de nous
retrouver dans des situations difficiles de tempêtes de neige avec un vent
assez violent. Pas de gers a l’horizon, il faut marcher coûte que coûte car il
est de toutes façons impossible de planter la tente…Avec la nuit, tout se
calme. Ces journées ne nous ont pas inquiétées mais elles ont été très
éprouvantes.
Nous avons
rencontré très peu d animaux sauvages durant cette marche (évidemment, beaucoup
de troupeaux de biquettes…). Pourtant, nous étions très à l’affût ! En
revanche, grâce à la neige, nous avons croisé beaucoup de traces et avons pu
faire fonctionner notre imagination ! On nous répétait souvent qu’il y
avait des loups dans le coin. Nous ne l’avons jamais vu ni entendu, mais avons
observe de superbes traces qui ne laissaient pas de doutes, ainsi que deux
tanières. Nos cœurs ont battu ! Sinon, quelques lapins, petits et grands oiseaux
(des aigles magnifiques, et des pies qui nous ont suivi!) et rongeurs.
Nous ne soupçonnions pas tant de diversité dans les paysages, et nous sommes très souvent exclamés devant tant de beauté. Le climat qui a changé, petit a petit, a aussi contribue a éviter une certaine routine. En bref, nous nous sommes félicités d’avoir choisi cet itinéraire, et cette période de l’année. Merci beaucoup a tous ceux qui nous ont aidés de leurs précieux conseils !
La Mongolie est
époustouflante, venez vite !