On the way to KIEV
Salut tout le monde!
Dans nos dernières nouvelles nous étions à Budapest, à manger des graines...! La vidéo, c'est rigolo, alors on va continuer comme ça, OK? Donc, Budapest...Juste le temps de placer quelques rustines (5 au total quand même...) sur le matelas de Vidi ("ne jamais partir avec du matos neuf" qu'ils disaient...) et nous quittons Zsölt et Judith avec un petit goût de "on reviendra..."
Nous sommes alors le 5 septembre et, sacs au dos nous parcourons les tunnels du métro hongrois pour rester cois devant le train pour Kiev. 26 heures de train nous attendent. Youpi. Et là, nous réalisons soudain que les Ukrainiens utilisent l'alphabet cyrillique et que nos faibles bases en allemand et anglais ne seront pas d'une grande utilité!!! Yalla, nous nageons dans le bonheur, le dépaysement commence. Le train nous donne un "je ne sais quoi" d'avant-goût de transsibérien: la loco hors d'âge, les couloirs étroits, les accents russes qui fusent, la provodnitsa qui "organise" le wagon, et avec qui on a plutôt intérêt à sympathiser...Encore novices, nous nous retrouvons (ayant demandé 2 places) dans une cabine double, seuls. Grand luxe (deux banquettes, un lavabo)!
Et c'est parti...On nous confisque nos billets suite à de longues explications en russe (?!?!?), que nous ne retrouverons finalement qu'arrivés à Kiev. Dehors, il pleut toujours. Nous avons super soif, nous attaquons furieusement nos sandwichs. La frontière avec l'Ukraine prend une véritable tournure soviétique. Nous n'avons plus l'habitude de passer les frontière en Europe, et de sentir qu'on veut tout savoir de vous, qu'on vous surveille, qu'on vous sniff, qu'on vous contrôle revêt un caractère bien étrange. Un quai noir. Lumière blafarde. 23h36. Des chiens renifflent nos cabines, et des képis déboulonnent chaque faux-plafond. Merci au pharmacien d'avoir refusé de nous donner de la morphine, ça serait jamais passé, gloups. Accent russe, coup de sifflet, interrogatoire. Et là, on nous perquisitionne nos passeports.
Redépart. Nous filons à faible allure, les sentinelles en K-way défilent dans l'obscurité, des spots crachent leur lumière blanche sur le convoi. Re-stop. Chaque wagon se retrouve désolidarisé: euréka-mais-oui-bien-sûr, il vérifient même le dessous!!! Niet... Le wagon se voit soulevé à 1m50 du sol par de puissants vérins. Un mécano trifouille dans le train dans un large fratras métallique, devant nos figures incrédules... Un ballet de mécano en K-way jaune commence. Lévitation mécanique pour psychose technique. Késako? Quoi? Mais ce sont les roues qu'on déboulonne!!!! Un sourd grondement retentit sous le wagon, et c'est sous nos yeux ébahis que les plate-formes de roulement des wagons précédents surgissent à la file indienne, entraînant la nôtre. Nous changeons de largeur de rails. Un chien crasseux nous observe. Le spit-stop se termine dans un temps record: 1h40...Re-départ, re-stop, re-contrôle, re-interrogatoire, un coup de tampon, et re-re-départ. La valse des wagons reprend.
Après une journée dans le train à écumer nos bouquins, nous arrivons dans les vapes et dans la nuit à Kiev. La providence s'apelle Armelle, elle nous a réservé la moins cher des guest-houses. Sans ça, le charme de l'écriture cyrillique nous aurait perdus...Déjà, pour trouver l'arrêt de métro, c'était Koh-Lanta! Toujours à la recherche de notre "Olympic Hostel", un body-builder nous emmènera nous perdre entre les immeubles mal éclairés de la banlieue de Kiev. Avec pour seule arme un stylo-bille dans la poche, et avec nos 20kg sur le dos, nous en menons pas large. Finalement, il nous indique dans un grand sourire un bâtiment en vieux béton mal éclairé. Ambiance..."24 Hour English Reception, Fun atmosphere". Tu parles. C'est quand même un peu glauque..la fatigue aidant! Au pieu direct.
Le lendemain nous permet, sous un crachin, de parcourir la ville sous les conseils de notre american roommate. Finalement, on se sent plutôt bien dans cette ville (pourtant polluée), marquée par l'ère soviétique: Kremlin, bâtiments staliniens, grandes artères, et églises "à bulbes".
Quelques évènements viendront pimenter notre journée. Les mariages (et leurs décolletés plongeants) à la chaîne dans une église orthodoxe. Changer des forints hongrois en monnaie locale, ce que le gardien d'une banque finit par nous procurer en douce, et après marchandage (y'a pas de petit business)... Les annonces "MARIAGE: Serious american agency helps you to find a wife in Urkaine - Dating - Visa - Appartment rent - blablabla". Une bonne bière, accoudés à la fontaine dans un parc en face de l'université (on ne saura jamais ce qui, du soleil réapparu, de la bière à 8%, ou des hauts talons des filles, nous donnera mal au crâne...).
Et, évidemment, l'éternel dilemme de choisir notre menu du jour sans savoir lire (désagréable retour au stress d'une examination en Grande Section Maternelle). Qu'auriez-vous choisi à notre place? (Vive le Mc Do, y'a les images)
Retour à la gare, nous récupérons nos sacs et sautons dans le train. Cette fois-ci, nous atterrissons en kuppe (2de classe), c'est à dire une cabine à 4 lits, avec deux sympathiques russes. Attente infinie jusqu'à la frontière russe, qui ne surviendra que vers 1h30 du matin. Embrumés, allongés sur nos couchettes supérieures, nous laissons magistralement traîner nos pieds sous le nez du douanier à l'amour propre à fleur de peau qui, ultra vexé, nous apposera quand même le tampon avec un regard noir. La boulette...Enfin, c'est dans la fraîcheur matinale que nous sommes accueillis par les grands sourires d'Isabelle, Alexandre et Martin (2 ans), amis d'amis d'amis, qui seront nos hôtes durant ce séjour à Moscou.
La suite très bientôt, merci encore pour tous vos commentaires, c'est toujours aussi sympa de les lire. Un nouvel album est dans les bacs, tout frais, tout beau.
Bons baisers de Russie,
Armelle et Vidian